lundi 27 octobre 2008

Gobama ou Nobama ?















La campagne présidentielle vit ses derniers jours et il est difficile d’échapper au débat politique, aux extraits de campagnes avec les gaffes de Joe Biden, les clins d’œil de Sarah Palin, les assauts répétés de John McCain contre celui que les medias adulent, aux analyses sur le choix des électeurs indépendants, le choc des générations (êtes-vous septuagénaire ou quadragénaire ?), mais aussi sur le possible effet racial d’une Amérique qui se découvre soudain encore plus cosmopolite qu’elle ne le pensait (certains Etats comptent plus de 30% de noirs, d’autres plus de 35% d’hispaniques).

A quelques encablures du scrutin qui promet de mobiliser les foules, les langues se délient. Aux Français, l’on susurre : « Heureusement que votre pays s’est opposé à cette guerre », « Si McCain est élu, je pars vivre au Canada ! »... On se fait peur en se souvenant de cette élection dont le décompte en Floride du Gouverneur Jed Bush fut le tournant, puis du désastre de 2004, « alors que l’on savait qui était W. ! »

Pour l’heure, le souffle du « nouveau Kennedy » emporte la bataille, tant la tourmente économique sonne le glas pour le "Grand Old Party", tant le Rêve Américain semble se réincarner dans les discours de ce jeune homme, métis, un brin beau gosse, assurément charismatique, venu de loin pour vaincre le clan Clinton.

Tout le suspens se résume en un chiffre fatidique : 270. Lequel entre John le vétéran et Barack Hussein (il a déclaré, hilare, « ceux qui m’ont donné ce second prénom ne devaient pas vouloir que je me présente un jour aux élections »), va ravir 270 grands électeurs d’un collège de 538 répartis entre les 50 Etats de l’Union selon le nombre d’habitants ?


A ce jour, le démocrate semble tenir la corde avec peu d’Etats mais de ceux qui sont peuplés, tels la Californie (55 grands électeurs), New York (31) et l’ensemble des Etats de la Nouvelle Angleterre (dont le New Hampshire qui manqua si cruellement à Al Gore en 2000), l’Illinois (21) et, dans son sillage, les voisins Michigan (17), Wisconsin (10), Iowa (7) et le Minnesota (10)... Les républicains ont sécurisé les bases conservatrices, dont le Texas (37) est leur fleuron, et les fameux Etats du Sud, à croire qu’il n’est pas sûr que la Guerre de Sécession ait vraiment cessé. La conquête, quartier par quartier, maison par maison, a lieu en Floride (27), en Pennsylvanie (21), Ohio (20), Virginie (13), Caroline du Nord (15), Indiana (11) mais aussi au Missouri (11), Nevada (5), Dakota et Montana (3) et au Colorado (9)…

Le jeune hawaïen, fort de son réseau sur la toile, dispose d’un trésor de guerre qui lui permet d’alimenter volontaires et campagnes publicitaires. Il cristallise toutes les haines tout en survoltant la jeunesse à la recherche d’un chef qui la sorte de l’apathie, renouvelle ses espoirs, lui apporte succès monétaire, gloire, reconnaissance interne et internationale ; bref, une jeunesse qui veut en finir avec le monde de la peur pour rêver à nouveau d’une splendeur qui ne soit pas le soubresaut d’un empire endetté, hypothéqué, meurtri par une guerre dont il n’y aura pas de vainqueur, et dont la crainte suprême est de devenir, un jour, socialiste… « like France ! »

Et vous, d’ici le 4 novembre, où que vous soyez, clamerez-vous Gobama ou Nobama ?

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